Drame·Série·Thriller

Le monde est sans pitié. Lui aussi – House of Cards

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Il y a des fins de séries qui me font vibrés : Breaking Bad. Et il y a des fins de séries qui m’énervent : How I met your mother. Alors crois-moi quand je dis que j’espérais énormément que la série du jour ferait partie de la première catégorie, plutôt que de la voir s’échouer dans la seconde.

Après un binge watching plutôt soft – 8 épisodes c’est pas la mort – nous pouvons enfin parler de la feu série étendard de l’ogre Netflixien, adaptée de la série éponyme britannique : House of Cards !

Une longue histoire

Dû à de nombreux rappels à la réalité en ce qui concerne la popularité de cette série, je vais faire un petit résumé.

House of Cards nous raconte l’histoire de Francis J. Underwood, appelé Frank et interprété par feu Kevin Spaceyje dis « feu » dû aux gros doutes concernant sa carrière. Politicien états-unien, promis à devenir Secrétaire d’État par le président élu, il avale difficilement la pilule lorsque ce poste lui est finalement retiré de la bouche. Il se jure alors de faire passer ses coiffeurs de poteaux à la caisse.

Chaque saison est jonchée des victimes de sa colère. De la journaliste un peu trop curieuse au jeune politicien ambitieux, mais un peu trop porté sur l’alcool, il ne recule devant rien dans son ascension.

There are two types of pain: The sort of pain that makes you strong, or useless pain…the sort of pain that’s only suffering. I have no use for useless things.

Francis J. Underwood

Une guerre de pouvoir

Résultat de recherche d'images pour "house of cards"Et c’est là tout le charme de House of Cards. Les manipulations et les intrigues que Frank, mais aussi sa femme Claire, personnifiée par Robin Wright, utilisent pour arriver à leurs fins. Bien que Francis prenne le devant de la scène et occupe la quasi-totalité de l’affiche, il s’agit bien ici de l’histoire d’un couple. L’un n’est rien sans l’autre. Si l’introduction t’a vendu l’histoire d’un seul homme, il ne faut surtout pas oublier la femme qui est à ses côtés. Ils sont froids, calculateurs et, surtout, déterminés.

Nous ne sommes pas dans The Designated Survivor où l’on suit un schéma plus classique « problème – complication – retournement – solution« , sans oublier le beau petit discours de boyscout patriote à la fin.

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Zoe Barnes

Ici, Frank ne nous cache rien de la violence de la politique – de sa politique. Le 4e mur, il n’en a rien à faire et il nous regarde droit dans les yeux quand il nous rend témoins malgré nous de ses méfaits, tout en taquinant notre éthique.

Partenaires dans le crime, ce que les Underwoods font est douloureux, tout autant que sublime, à voir. Bien que nous soyons convaincus de la brutalité de leurs actes, nous nous inquiétons de les voir potentiellement échouer.

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Douglas Stamper

Au fil des 5 premières saisons, de nombreux personnages tous aussi marquant les uns que les autres graviteront autour d’eux. De Doug Stamper, interprété par Michael Kelly, ancien alcoolique devenu homme de main de Frank depuis ses débuts au Congrès, ou encore Remy Danton (Mahershala Ali), Peter Russo (Corey Stoll) ou Edward Meechum (Nathan Darrow), chacun d’eux a sa place dans cet échiquier géant pour le meilleur et surtout leur pire.

Autant dire que si tu n’es pas friand(e) de magouilles, perversions et manipulations en tous genres, ce n’est pas pour toi. J’imagine que mon côté pervers – trop – prononcé m’a poussé à attendre fébrilement chaque nouvelle saison.

Le coeur bat toujours

Et pourtant, sous la froideur de ses machinations, House of Cards possède également un côté humain poignant.

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Freddy Hayes

Prenons le cas de Freddy. Il est tout le monde et personne. Il est de ces gens que les politiciens prétendent servir, mais auxquels ils ne s’intéressent absolument pas – sauf en période électorale.

Frank vient à son restaurant depuis son arrivée à Washington. Ils entretiennent une profonde… amitié ? respect ? Je ne sais pas vraiment. Tout étant que lorsque Freddy se retrouve dans l’embarras, Frank l’aide autant qu’il peut. Ce qui lui coûtera cette amitié par la même occasion. Les gens n’aiment pas beaucoup qu’on mette notre nez dans leurs affaires.

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Frank et Meechum

Autre cas : Edwards Meechum, garde du corps de Frank depuis la saison 1, les Underwoods – et nous par extension – s’attachent beaucoup à lui et ils le lui rendent avec beaucoup d’humanité. Si Doug est l’homme de main de l’ombre, Meechum est celui de la lumière. Toujours aux côtés de Frank lorsqu’il est sous les projecteurs, la relation qu’ils développent est touchante autant que tragique.

Couramment au fil des épisodes, nous verrons Frank avoir un élan d’émotion qu’il s’empresse de refouler, voire même briser, pour parvenir à ses fins, sacrifiant son humanité sur l’autel de ses ambitions.

Je pourrais aborder le cas dudit Doug Stamper, mais il est tellement complexe en termes de lecture et de développement du personnage qu’il me faudrait un article entier !

Le 6e doigt de la main

Je ne peux hélas pas faire un avis complet sans mentionner l’ultime saison, la sixième,  qui a succédé à l’éviction de Kevin Spacey.

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Je vais me montrer bon prince, car revoir du jour au lendemain dans la précipitation un scénario déjà peaufiné pour sauver les meubles, ça sent fortement la débâcle. Cependant, en quelques mots, cette dernière saison est à l’image de ce à quoi on devait s’attendre : elle surfe sur une belle vague léguée par les précédentes, mais, dans son agonie, elle tente une dernière pirouette et se plante dans le sable.

Selon moi, cette dernière saison gâte la fin d’une série qui aurait peut-être dû simplement jeter l’éponge. Nous aurions terminé dans une apothéose où Franck est démuni après toutes ses années de maîtrise. Une défaite pour cet homme qui a toujours tout planifié trois coups à l’avance. Et sur une victoire de Claire qui, pour la première depuis des années, peut enfin voler de ses propres ailes.

Mais il a fallu choisir entre les derniers mots « À mon tour » et « Voilà, plus de souffrance« , à tort ou à raison, à toi de voir.

Finissons-en

Comme très souvent dans une série, il y a énormément de choses à en tirer. Tant de  thèmes y sont abordés qu’il est très difficile – et irrespectueux – de les résumer à une simple liste.

House of Cards m’a apporté beaucoup de réflexions au fil de ces années. J’ai appris à aimer ces personnages et à vibrer avec eux. J’ai sincèrement souffert du sort de Doug. J’ai déploré le cas de Rachel. Je me suis senti frustré pour cette équipe de journalistes en quête de vérité. Je suis presque tombé de ma chaise lors du décès Meechum. Ils ont chacun pris une certaine place – même infime – dans mon imaginaire, au même titre que Barney (HIMYM), Joey (Friends) ou House (Dr House).

Chaque épisode était rempli d’intensité et j’ai souvent envie de les revoir, même si j’en connais déjà la fin, et je me pâme toujours devant les forces et les faiblesses de Frank et Claire. Pourtant, j’éprouve toujours ce malaise sous-jacent que j’apaise en me disant qu’ils sont peut-être les méchants de l’histoire, mais leurs opposants ne valent pas mieux, ils sont simplement moins talentueux.

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